À l’approche d’Halloween, voici une histoire à lire à la lueur des bougies. À une heure de Bruxelles, un mystérieux château hante encore les esprits : celui de Farciennes. Depuis des siècles, une rumeur glaçante plane sur cette bâtisse abandonnée. On dit qu’elle aurait abrité des vampires… Légende urbaine ou histoire vraie ? Voici le récit d’un lieu où l’imaginaire flirte dangereusement avec le réel.
Un château abandonné fascinant pour les amateurs d’Urbex
Au sud de Bruxelles, près de Charleroi, le château de Farciennes se dresse dans un état de ruine avancée. Autrefois majestueuse demeure de style mosan, cette construction débuta en 1637 sur les vestiges d’un ancien château féodal. Longtemps entourée d’eau grâce à un bras détourné de la Sambre, la demeure baignait dans une atmosphère isolée et singulièrement inquiétante.
Selon la légende, la famille du comte hongrois Károly József Batthyány – propriétaire des lieux au XVIIIᵉ siècle – aurait caché un terrible secret : certains de ses membres auraient été… des vampires.
Cinq morts mystérieuses et un terrible secret
Entre 1724 et 1742, cinq membres de la famille Batthyány meurent subitement, dont trois enfants. Tous sont enterrés dans la chapelle Saint-Jacques de Tergnée, sur l’autre rive de la Sambre. Lors de la démolition de l’édifice en 1851, les ouvriers découvrent les cercueils : quatre des cinq cadavres présentent un pieu de fer transperçant leur cœur.

Le plus troublant ? Ces pieux, longs de 50 à 70 centimètres et pesant jusqu’à 2,5 kg, rappellent les méthodes traditionnelles censées empêcher un défunt de se relever sous forme de vampire. Bien avant la publication du roman Dracula de Bram Stoker en 1897, la terreur liée aux « buveurs de sang » circulait déjà largement dans les campagnes d’Europe centrale.
Cette découverte a fait naître d’innombrables hypothèses. Les villageois, pris de panique, auraient-ils eux-mêmes cloué les corps par crainte d’une malédiction ? Ou bien la propre famille du comte aurait-elle ordonné cet étrange traitement funéraire ? Le sang des Batthyány, d’origine hongroise et lié à la Transylvanie – région mythique du comte Dracula, alias Vlad III l’Empaleur – a probablement nourri de nombreuses superstitions.
Le château de Farciennes, un patrimoine en déclin, symbole d’un imaginaire collectif

Aujourd’hui, le château de Farciennes est une ruine classée au patrimoine de Wallonie. Fermé au public pour raisons de sécurité, il reste une destination très convoitée par les passionnés d’urbex et d’histoires étranges. Des projets de restauration ont été évoqués par la commune afin de préserver ce témoin unique de l’architecture mosane et de la mémoire collective locale.
Si les vampires n’y rôdent sans doute plus, l’aura mystérieuse du château continue de séduire curieux et amateurs de frisson. Comme souvent, les légendes mêlent vérité historique, fascination pour la mort et besoin d’expliquer l’inexplicable. Et à Farciennes, cette frontière entre mythe et réalité reste plus fine que jamais.