133 ans après, la mort de Van Gogh continue de susciter l’intérêt. Incroyable mais vrai, il y a 4 ans, il faisait partie intégrante de l’actualité : le revolver qui aurait été utilisé par le peintre pour se suicider était mis aux enchères à Drouot, relançant les hypothèses autour de sa mort. Des scénarios venaient contredire l’idée du suicide.
Flash-back. Le 27 juillet 1890, Vincent van Gogh est touché par une balle dans la poitrine à Auvers-sur-Oise. Il succombe à ses blessures deux jours plus tard. Aucune autopsie n’est pratiquée, et les gendarmes et les médecins concluent rapidement à un suicide. Bien que la plupart des historiens soutiennent cette thèse, d’autres avancent différentes versions, évoquant un accident, ou encore un assassinat.
Hypothèses autour de la mort de Van Gogh
Un suicide ?
Dans son œuvre « Van Gogh, le soleil en face« , Pascal Bonafoux, historien de l’art, dépeint la tragique scène de fin du peintre le 27 juillet 1890. Sous un soleil de plomb, Van Gogh se dirige vers un champ derrière le château d’Auvers-sur-Oise, à quelques centaines de mètres de l’auberge Ravoux où il réside depuis plus de deux mois.
Muni d’un chevalet, de quelques pinceaux et d’un revolver, les intentions du peintre sont floues. Un coup de feu est tiré, il est blessé. Malgré cela, il parvient à rentrer à l’auberge en boitant avant de s’effondrer sur son lit. La balle a manqué les organes vitaux, Van Gogh est à l’agonie.
Le docteur Gachet inscrit dans ses notes : « Un trou rouge foncé, entouré d’un halo violacé et brunâtre, à environ 3 ou 4 cm du mamelon gauche, marque l’entrée du projectile. Il n’y a pas d’hémorragie interne. Le cœur, certainement visé, n’est pas touché directement, du moins en apparence. La balle, déviée par la 5e côte, semble descendre vers l’abdomen. »
L’historien Pascal Bonafoux nous livre son interprétation de la scène : Van Gogh se serait bel et bien donné la mort. Appuyant cette hypothèse sur la santé mentale du peintre, chancelante : alcoolique, atteint de la syphilis, épileptique, passé à de nombreuses reprises par l’asile psychiatrique pour crises de délires et automutilations – le fameux “Autoportrait à l’oreille coupée” -, il penche nettement du côté du suicide. Surtout si l’on pense à la misère économique dans laquelle il vivait (de son vivant, il n’a vendu qu’une seule toile – “La Vigne Rouge” – à 400 francs), s’ajoutant au drame ambiant.
Pourtant, il n’y a pas de traces écrites de sa volonté d’en finir avec sa vie. D’ailleurs, si l’on en croit la dernière lettre envoyée à son frère Théo, le peintre exprime une profonde gratitude envers lui, le remerciant tout particulièrement de lui apporter son aide financière.
Un accident ?
Le journaliste et critique d’art Pierre Cabanne a une toute autre vision des faits. Selon lui, il s’agirait d’un accident. Dans son ouvrage « Qui a tué Vincent van Gogh ?« , il soutient que Van Gogh serait décédé des suites d’une automutilation. Cette théorie fait écho à l’épisode d’Arles, lorsque après une dispute avec Gauguin, Van Gogh se coupe une partie du lobe de l’oreille avant de l’offrir à une prostituée.
Selon l’auteur, Van Gogh se serait volontairement blessé par amour pour Marguerite Gachet, la fille du docteur Gachet, qu’il peint dans « Marguerite Gachet au piano » en 1890, année de sa mort. Ici encore, il s’agit d’une simple interprétation, et il n’y a aucune certitude pouvant confirmer les faits.
Un assassinat ?
En 2011, une nouvelle hypothèse sur la mort de Vincent van Gogh vient ébranler le monde de l’art. Les journalistes américains Steven Naifeh et Gregory White Smith, publient une biographie du peintre néerlandais intitulée « Van Gogh, the Life« .
Dans leur essai, les deux hommes soutiennent que le peintre aurait été victime d’un tir de balle de la part des frères Gaston et René Secrétan, deux adolescents que fréquentait Vincent. Des archives secrètes et des témoignages inédits appuient cette dernière hypothèse.
Les deux journalistes ont également étudié les découvertes de l’historien de l’art américain John Rewald, qui s’était rendu à Auvers dans les années 1930 pour percer le mystère de la mort de Van Gogh. Selon différents témoignages recueillis par Rewald, le peintre aurait été victime de harcèlement de la part des frères Secrétan : un serpent dans sa boîte de peinture, du sel dans son café, du piment sur ses pinceaux, et pourquoi pas un coup de feu parti trop vite ? Van Gogh aurait affirmé s’être tiré lui-même dessus dans le but de protéger les deux garçons.
Le témoignage de la fille du propriétaire de l’auberge, Adeline Ravoux, qui aurait assisté aux derniers moments de la vie du peintre, est celui-ci : selon elle, Van Gogh aurait déclaré aux policiers qui lui demandaient s’il s’était suicidé : « Je le crois, n’accusez personne d’autre ». Interrogé à plusieurs reprises sur cette hypothèse, René Secrétan n’a jamais reconnu les faits.
Une chose est sûre, tous restent très énigmatiques quant à la mort du peintre. Le mystère reste entier… Si vous souhaitez découvrir plus de secrets sur la vie et l’œuvre de Vincent Van Gogh, visitez Van Gogh: The Immersive Experience à Brussels Expo !