La plateforme d’appartements touristiques Airbnb, à but lucratif et privée, voit le jour en 2008 à San Francisco. Depuis, elle centralise des millions d’offres de logements à court terme partout à travers le monde, et engendre des milliards de dollars en chiffres d’affaires.
Selon le portail de données Inside Airbnb, 6.886 appartements touristiques sont présentement disponibles à Bruxelles. Où sont-ils situés et en quoi cela affecte-t-il le marché immobilier local ?
Où sont situés les Airbnb de Bruxelles ?
Comme il est possible de le voir sur l’image ci-dessous, la plupart des appartements disponibles sur Airbnb se concentrent dans les quartiers touristiques du Centre, d’Ixelles et de Saint-Gilles. Un retentissant 73% (5.025) de ce chiffre représente par ailleurs des logements complets, contre un 26% (1796) de chambres privées chez l’habitant.
Les communes de Saint-Josse-ten-Noode et d’Etterbeek sont aussi des pôles importants de concentration d’appartements touristiques à Bruxelles. Cela semble laisser croire que l’offre a commencé à s’étendre hors du centre-ville. C’est d’ailleurs le cas dans toutes les grandes villes du monde.
Les conséquences du phénomène des locations saisonnières
Le portail Inside Airbnb nous fournit d’autres données au sujet du phénomène des locations saisonnières. Par exemple, il nous informe que le prix moyen pour un logement touristique à Bruxelles est de 103€. Nous pouvons également y voir la liste des hôtes les plus populaires et ainsi apprendre qu’un 50% d’entre eux proposent plusieurs annonces. Cela laisse entendre qu’il ne s’agit probablement plus de particuliers, mais plutôt d’entreprises.
Le « phénomène Airbnb » est mondial, et la recherche de logements touristiques à court terme a énormément augmenté au cours des dernières années. Parmi les conséquences les plus importantes de cette réalité est la déstabilisation des centres-villes, car l’effet sur le prix et la disponibilité des logements est significatif. La prolifération de locations saisonnières réduit en effet considérablement le nombre d’unités disponibles pour les locations de longue durée.
Des règles pour encadrer ce phénomène
Les détracteurs d’Airbnb, et de ses compétiteurs, se font de plus en plus nombreux. Mais au-delà des détracteurs, les propres villes (et même l’Union Européenne) ont commencé à adopter des mesures pour encadrer ce phénomène et en mesurer l’impact.
À Bruxelles, le parlement a voté pour une nouvelle réglementation en début d’année. Elle cherche à protéger le secteur de l’immobilier « en évitant que celui-ci entre en concurrence avec une offre d’hébergement touristique anarchique ». Pour cela, il faudrait par exemple mettre fin aux Airbnb illégaux, qui représenteraient plus de 95 % des hébergements touristiques de la capitale.