Longtemps considérée comme le vilain petit canard des villes belges, Charleroi était même élue en 2008 « la ville la plus laide du monde » par le magazine néerlandais De Volkskrant. Et pour cause, son bassin houiller laissé à l’abandon ne joue pas en sa faveur ! Pourtant, nous, on l’aime, notre voisine Carolorégienne…
Si dans l’imaginaire de certains, Charleroi est souvent associée à sa zone industrielle morne et triste au look quasi post-apocalyptique, pour nous, la seconde ville de Wallonie est aussi synonyme de monuments sympathiques (l’Hôtel de Ville art déco, sa Basilique Saint-Christophe, son Château de Trazegnies), de son joli Musée de la Photographie et de sa statue du Marsupilami (on l’admet). On ne saurait également passer à côté de son fameux Bois du Cazier, site de charbonnage au lourd passé (un incendie, rappelé par un mémorial, y fait 262 morts en 1956) mais aussi disposant d’un Musée de l’Industrie et d’un Musée du Verre.
C’est peut-être car elle fut élue « ville la plus laide du monde » en 2008 que ses administrés décidèrent d’en redorer le blason dès la même année. Depuis plus de dix ans, à charge d’investissements publics et privés, la ville entame une transformation économique et culturelle qui lui vaut l’arrivée (et la réhabilitation) de plusieurs infrastructures, logements et services. Mais comme nous l’explique si bien cet article du Brussels Times, la ville ne souhaite pas pour autant faire table rase de son déclin passé, puisque qu’elle propose fièrement à ses visiteurs un véritable safari touristique de son histoire et son urbanisme.
« Loin d’oublier les fantômes de son passé, l’Office de Tourisme de Charleroi a plutôt décidé d’embrasser ses défauts pour proposer des visites touristiques urbaines innovantes qui embarqueront ses visiteurs à travers sa culture underground en plein essor, son street-art, ses promenades citadines et ses endroits branchés », précise The Brussels Times. Nicolas Buissart, à l’origine du tour, embarquera ses visiteurs dans des zones inédites méconnues du grand public, de la renaissance de son centre-ville jusqu’à sa zone industrielle, en passant par les rives de son canal, une église abandonnée aux allures de film de Tim Burton, un dépôt de train oublié dans les feuillages et des pavillons aux pierres ciselées et aux balcons remplis d’ornements. Au départ lancé comme un simple passe-temps, le tour pas comme les autres du passionné Nicolas Buissart a tellement gagné en popularité qu’il est devenu en dix ans la visite numéro 1 essentielle pour découvrir Charleroi. À quand votre tour ?
Photo de couverture : Shutterstock.