Lorsque sa construction s’achève en 1921, il y a tout juste cent ans, la Centrale Électrique de Monceau-sur-Sambre (surnommée Power Plant IM par ses visiteurs) ne sait pas encore que son règne touchera à sa fin bien plus tôt qu’il n’y paraît. Un siècle plus tard, sa tour de refroidissement abandonnée fascine toujours, autant qu’elle effraie…
La naissance et l’ascension de Power Plant (1921-1950)
Construite par la société Charbonnage de Monceau Fontaine, Power Plant sortit de terre à Monceau-sur-Sambre, à 5 kilomètres seulement du centre de Charleroi, en 1921. Dans un premier temps, la Centrale Électrique de Monceau-sur-Sambre fonctionnait uniquement au charbon ; avec une capacité satisfaisante de 47 MW à l’aube des années 30, Power Plant tourne à plein régime et attire même l’ingénieur et ministre belge Albert De Smaele qui vient y réaliser des expériences en 1938-1940 autour du schlamm (un déchet charbonnier minier aux particules inertes).
Les grandes heures de Power Plant (1950-années 2000)
En 1950, une nouvelle centrale électrique est mise en service, construite puis jumelée aux côtés de celle de Monceau. Cette extension voit la construction de la désormais célèbre tour de refroidissement, installée sur la rive droite de la Sambre. En 1964, une nouvelle extension de la centrale lui permettra de fonctionner au gaz naturel à partir des années 70. En 1977, Power Plant est la principale centrale électrique de la région de Charleroi !
Un bilan écologique calamiteux (fin des années 2000)
Mais les bons chiffres de l’usine de Monceau (jusqu’à 92 MW produits) ne suffisent pas à contrebalancer la lourde charge écologique qui plane sur cette dernière, coupable et responsable de 10% des émissions de dioxyde de carbone de la Belgique dans les années 2000. Les multiples protestations de Greenpeace contre l’usine conduisent celle-ci à cesser définitivement ses activités en 2007. La centrale est donc fermée la même année.
Power Plant, le futur temple des passionnés d’urbex (années 2010-2020)
Les récents safari-tours urbains mis en place par des Carolos tendent à revaloriser une partie du patrimoine industriel de Charleroi, élue tristement ville la plus laide du monde en 2008. Avec ses 57 mètres de haut, la tour de refroidissement du Power Plant est un point de repère saisissant dans l’horizon de la banlieue de Charleroi. Bien des années après, elle continue d’être visitée par des passionnés d’exploration urbaine (urbex). Elle accueille même le tournage du thriller belge « Le Premier Ministre » (réal : E. Van Looy) en 2016, avec ses allures de Tchernobyl abandonné (qui n’est toutefois pas à comparer avec l’horreur de la catastrophe survenue en 1986 en Ukraine, et dont nous déplorons les nombreuses victimes).
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Cet article a été publié à l’origine en novembre 2021.