Bien avant la jonction Nord-Midi, bien avant le nouveau Mont des Arts, il y eut la galerie aérienne du boulevard Anspach et de la rue Royale. Ce projet complètement fou, sur lequel aurait pu être ajouté une ligne de tramway, ne vit jamais le jour.
Peu de livres et d’œuvres retracent l’épopée – ou plutôt, la simple idée – de ce projet complètement lunaire imaginé par le député bruxellois Eugène Fichefet et son frère. En l’an 1897, ces derniers, amis du roi Léopold II, imaginent un projet grandiloquent afin de relier la partie haute et la partie basse de Bruxelles : une galerie aérienne, surmontée d’une ligne de tramway, relierait le boulevard Anspach (en lieu et place de l’actuel Anspach Shopping) jusqu’à la rue Royale et la Place des Palais.
Éclairée la nuit d’un bout à l’autre, cette galerie aérienne « illuminerait la ville tel un phare », rapporte la grande brochure du projet (42 pages dont une multitude de dessins, quand même !), écrite en 1898. « Le soir, illuminé par des flots de lumière électrique, ce boulevard aérien, aux lignes harmonieuses et monumentales, aurait l’aspect d’un phare de 900 mètres de long« , aurait écrit la presse de l’époque. « Ce serait une merveille unique au monde, et […] les visiteurs de l’Exposition [Universelle de 1910] viendraient en foule dans notre capitale pour contempler cette galerie babylonienne ».
Bien que le projet de cette galerie aérienne soit soutenu par la Ville de Bruxelles et mené par Léon De Bruyn, le Ministre de l’Agriculture et des Travaux Publics à l’époque, il ne verra jamais le jour, étant purement et simplement rejeté par les Sections de la Chambre en mars 1898. Les seuls restes de ce long boulevard de lumières subsistent donc à travers l’ouvrage cité dessus et le magnifique dessin du graveur Armand-Jean Heins…
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