S’il y a bien une chose qui fait l’unanimité, ce sont les jours fériés ! Ces jours non-travaillés (pour la plupart d’entre nous, mais on oublie pas ceux qui bossent) font le bonheur du calendrier. Au lendemain du 15 août, Bruxelles Secrète se penche sur les 10 jours fériés officiels en Belgique, leur date et leur explication. Si vous n’êtes pas toujours au point sur leur signification dans l’Histoire, cet article est fait pour vous !
Le Nouvel An se célèbre chaque année en date du 1er janvier. En Belgique (comme dans de nombreux pays à travers le monde), la tradition est de souhaiter la bonne année à ses proches, notamment en leur rendant visite. Il est coutume de servir un verre d’alcool ou des galettes, et de prononcer des voeux et recevoir la fameuse dringuelle (de l’argent) pour les plus petits.
Le jour de l’an est le premier jour férié de l’année sur le calendrier. On doit sa célébration à Jules César (oui oui !), qui décida en -46 av. J-C de le placer au 1er janvier (avant, on célébrait le jour de l’an… en mars !).
Le Lundi de Pâques signifie le lendemain de la célébration de la Fête de Pâques, fête la plus importante du christianisme (et qui débute avec le Carême de 40 jours). Sa date est variable selon les années : en 2023, elle aura lieu le 10 avril ! Elle est officialisée comme jour férié pour la première fois suite au Concordat de 1801, un traité conclu entre Napoléon Bonaparte et le pape Pie VII. À l’époque, la Belgique s’y prête de par l’appartenance de ses anciennes provinces à la République Française de Napoléon.
En Belgique, la fête de Pâques, qu’elle soit juive, chrétienne ou païenne, résulte d’un mélange associant religion, célébration de la famille et du début du printemps. Elle est marquée par des chasses aux oeufs, cloches et lapins en chocolat, qui font le bonheur des enfants.
La Fête du Travail, telle que nous la connaissons, puise ses racines dans les révoltes ouvrières occidentales de la fin du XIXème siècle. Elle naît pour la première fois aux États-Unis, où les syndicats américains décident de la placer au 1er mai, date du « moving day » (jour zéro de l’année comptable, et donc de fin des contrats, qui pousse souvent le salarié à chercher un nouveau de travail, d’où le terme « moving »). Cette date est le départ des grèves et des manifestations.
En 1889, c’est l’Internationale Socialiste (union regroupant la majeure partie des pays socialistes, et certains démocrates du monde) qui décide sous l’impulsion du socialiste Jules Guesde de faire du 1er mai une journée de manifestation. Ce caractère revendicatif est reconnu à l’international par l’IS elle-même dans le second semestre de la même année, à Bruxelles (c’est chez nous !).
En Belgique, si le 1er mai tombe un dimanche ou jour d’inactivité, il est remplacé par un jour ouvrable classique. La tradition veut également qu’on offre du muguet le 1er mai ! Cette coutume proviendrait du Moyen-Âge…
Cette journée, célébrée le quarantième jour après le dimanche de Pâques (ce faisant, elle tombe toujours un jeudi), symbolise dans la foi chrétienne l’ascension du Christ au ciel après sa résurrection. Dans notre calendrier grégorien, le jeudi de l’Ascension est ainsi célébré chaque année entre le 30 avril et le 3 juin.
Cette journée fériée est due à l’archevêque Jean Chrysostome et au théologien Grégoire de Nysse, qui convainquirent au Vè siècle l’évêque Augustin d’Hippone de faire de l’Ascension du Christ une fête.
En Belgique, cette fête est principalement marquée par la Procession du Saint-Sang de Bruges. Des citoyens croyants costumés viennent relater ce passage du Nouveau Testament tout en racontant l’histoire de Bruges.
La Pentecôte se célèbre le septième dimanche suivant le dimanche de Pâques, et clôt ainsi le temps pascal. Elle symbolise l’effusion du Saint-Esprit et la fondation de l’Église elle-même. Sa célébration naît au IIè siècle, lors de l’avènement des premières fêtes de Pâques, et doit son nom au prêtre Tertullien, qui l’appelle pour la première fois « spatium Pentecostes ». La fête sera solennisée au dimanche, en Italie vers 380.
Toutefois, sa célébration calendaire est prolongée au lendemain : le Lundi de Pentecôte férié naît suite au Concordat de 1801, tout comme le placement du Lundi de Pâques en jour férié. La Pentecôte est aussi l’occasion d’observer l’éclosion des pivoines. Leur nom allemand (Pfingstrose) signe « Rose de Pentecôte » !
Bien que la date officielle de l’Indépendance de la Belgique soit associée au 4 octobre 1830, c’est le Roi Léopold II qui choisira, en 1890, de faire du 21 juillet le jour (férié) de la Fête Nationale belge. Cette date fut choisie en raison du 21 juillet 1831, jour où le Roi Léopold Ier prêta serment à la Constitution et marqua le début d’une Belgique indépendante placée sous monarchie constitutionnelle et parlementaire.
La Fête Nationale est vivement célébrée en Belgique, particulièrement à Bruxelles : défilés militaires et aériens, fêtes de rue, la présence de la famille royale, des concerts et un feu d’artifice rythment le 21 juillet.
Dans la foi chrétienne, l’Assomption symbolise le jour où Marie fut accueillie au Ciel dans la gloire de Dieu, mettant un terme à sa vie terrestre. L’Assomption de Marie a longtemps été une fête liturgique, célébrée depuis le VIIIè siècle dans les Églises d’Occident comme d’Orient.
Bien que nous n’ayons pas pu trouver l’origine de la proclamation du 15 août jour férié en Belgique, cette dernière pourrait être éventuellement en lien avec le Concordat de 1801. Chez nos voisins français, il est aussi possible que son officialisation soit marquée par les Voeux de Louis XIII, proclamés entre 1632 et 1638, au cours desquels il s’engagea à consacrer son royaume à Notre-Dame Marie.
Son nom est révélateur : le jour de la Toussaint est destiné à célébrer tous les Saints de l’Église n’ayant pas eu leur propre fête au cours de l’année. Chose surprenante : à l’origine, la Toussaint était célébrée le premier dimanche suivant la Pentecôte ; c’est le pape Grégoire IV qui changera la donne (en inventant notamment son nom) en la plaçant au 1er novembre dès 835.
En Belgique comme dans de nombreux autres pays, la Toussaint est dédiée à la célébration de nos proches décédés (la veille, nous fêtons déjà la Fête des Morts, ou Halloween). Il est ainsi coutume de déposer des fleurs sur les tombes de nos défunts.
À l’instar de nos voisins français, liés par l’Histoire, nous commémorons en Belgique chaque 11 novembre l’Armistice entre les Alliés et l’Allemagne qui mit fin en 1918 à la Première Guerre Mondiale.
En Belgique, le 11 novembre, de nombreuses commémorations ont lieu à travers tout le pays, pour honorer la mémoire de nos soldats qui ont contribué à rétablir la paix en Europe.
Ah, Noël… La magie des rues illuminées, les repas en famille, les bons petits plats, les chocolats, les cadeaux, sans parler des films à l’eau de rose diffusés en boucle à la TV… Cette fête culturelle célébrée mondialement s’étale bien au-delà du 25 décembre (qui célèbre la Nativité et donc, la naissance de Jésus-Christ) : elle débute au début du mois, avec les festivités de l’Avent et de Saint-Nicolas (on pense au fameux calendrier et ses 24 chocolats).
En Belgique, la période de Noël est propice à de multiples animations s’étalant à travers tout le pays. Le début du mois voit l’avènement des somptueux marchés de Noël ponctuant nos villes et nos villages. À Bruxelles, Plaisirs d’Hiver réunit chaque année des dizaines de milliers de visiteurs aux yeux émerveillés. Ses étales gourmandes, ses attractions et ses spectacles de lumières (dont Brussels by Lights) font la joie de tous.
Tout comme d’autres fêtes d’origine religieuse (Pentecôte ou Pâques), l’inscription du 25 décembre au registre des jours fériés eut lieu sous le Concordat de 1801. Férié, oui, mais pas pour tous ! Il existe bien un Monsieur en Laponie, qui lui, ne chôme pas ce jour-là…