Des plats aux saveurs époustouflantes, un décor enivrant en bordure de la Forêt de Soignes, un service aux petits oignons : on ne tarit pas d’éloge pour le restaurant AUM, que nous avons testé cette semaine et dont nous sommes ressortis entièrement conquis.
Nous arrivons aux alentours de 19h au niveau de Quatre Bras (Kraainem). En entrant dans le restaurant, le soleil couchant, dont les rayons illuminent la Forêt de Soignes et filtrent à travers les persiennes, paraissent donner au lieu les allures d’un palais baroque feutré et rayonnant de splendeur.
La décoration et les couleurs sont les premiers aspects saisissants du restaurant AUM : tout semble avoir été pensé à la perfection, jusqu’aux serviettes arborant les lettres brodées du restaurant. Les teintures brunes des murs et des plafonds épousent à merveille les banquettes châtain et les sièges azur. La lumière délicate paraît sublimer les plats, qui ne tardent pas à arriver.
Nous commençons par un assortiment de mises en bouche : deux chutneys de mangue et de tamarin (une datte indienne) servis avec des croquants, des makis de thon rouge accompagnés d’une soupe d’asperges flamandes, ainsi qu’un pani puri de daurade dans lequel nous nous amusons à verser une concoction à la clémentine, avant de gober le tout d’une seule bouchée.
Ces premières esquisses du repas qui va suivre sont un pur délice. Nous les accompagnons de deux cocktails : un Kaalee Karee (rhum Pampero Blanco, thé blanc, jasmin, curry noir) et un Indian Mule (Vodka Ketel One, ginger beer, mangue, coriandre, citron vert). Les deux sont légèrement épicés et fruités : de quoi épousseter les vieilles recettes en y apportant un regain de saveurs et de vitalité.
On nous sert également une eau froide curry noir-curcuma-citron vert-menthe (en plus d’une eau classique), surprenante et rafraîchissante. Les amoureux du vin y trouveront une grande cave généreusement achalandée et ouverte au public, comme le bar et les cuisines.
En entrée, nous nous partageons un tartare de crevettes assaisonnées au radis, raïta (crème au yaourt), noix de coco, grenade et pignons de pin. C’est très frais (plus que ce qu’on aurait imaginé) et finalement assez léger. En plat, nous craquons pour un Butter Chicken et ses boulettes fondantes de riz-sushi, ainsi qu’une entrecôte grillée au gingembre avec goyave et pommes de terre au curry fumé.
Et que dire de plus : c’est absolument délicieux. Le poulet du Butter Chicken est l’un des plus fondants qu’on ait goûtés, et les boulettes de riz collant se marient parfaitement avec la sauce. L’entrecôte (nouvelle au menu) est cuite avec une parcimonie épatante : rouge à l’intérieur et légèrement croquante à l’extérieur. Elle se coupe merveilleusement bien et nous la dégustons accompagnée de naans au fromage légers et gourmands.
Le ventre déjà bien rempli, nous goûtons aux desserts. On choisit un pain perdu (« Lady Pau perdu »), au rhum, à la fleur de samba et au lait d’amande : l’arôme floral s’imbibe à merveille avec la brioche côtoyant le cannelé. On opte également pour une onctueuse mousse au chocolat-noix de pécan et son bâtonnet de glace kulfi (typique de l’Inde), sculpté comme un Magnum et évidemment fait maison. Nous terminons par une tisane légère et florale.
Certains nous parleront peut-être des prix chez AUM (comptez minimum 70-80€ par personne pour un repas avec entrée, plat, dessert et boisson hors cocktail). Mais réduire AUM à sa condition serait en perdre toute l’essence et la saveur : on ne vient pas là pour une simple soirée au restaurant, on vient ici pour vivre une expérience. Ses plats frôlant la perfection, son service attentif et passionné, son décor magistral en bordure de forêt lui octroient le charme d’un moment suspendu dans le temps, indélébile, et à tester absolument.
Chaussée de Malines 455, 1950 Kraainem. Ouvert mar au jeu (17h-00h, 01h le jeudi), ven 17h-02h, sam 18h30-02h.
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